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LA SOIF DU POUVOIR: une malédiction sans doute africaine?

LA SOIF DU POUVOIR. C’est une malédiction sans doute africaine. Tous les présumés parangons de la démocratie finissent par se découvrir autocrates.
Et voilà qu’en Gambie, l’espoir d’un renouveau démocratique s’est aussi évaporé avec Adama Barrow. Précédé de préjugés favorables parce qu’il revenait d’Angleterre, il a fini par être gagné par le virus de la longévité au pouvoir.
En l’espèce, comme Yahya Jammeh a exercé 21 ans de pouvoir sans partage, il veut en faire autant. Et c’est la mode particulièrement en Afrique de l’ouest : égaler, et pourquoi pas dépasser le record des prédécesseurs.
La conséquence, le double langage, la violation des engagements et de la parole donnée. Comme en Côte d’Ivoire où l’actuel chef de l’État – qui sera investi le 8 décembre 2025 pour son quatrième mandat controversé – avait annoncé qu’une fois élu, il ne ferait qu’un seul quinquennat (2010-2015) pour rendre le pays émergent, Adama Barrow s’est aussi lié par des engagements.
En octobre 2016, toute l’opposition gambienne s’est rangée derrière ce nouvel arrivant dans le landerneau pour affronter « le dictateur » Yahya Jammeh, le 1 er décembre dans les urnes. Il y avait cependant une contrepartie : la charte fondatrice de la Coalition 2016.
Si Barrow parvenait au pouvoir, il devait diriger un gouvernement provisoire durant trois ans (2016-2019) avant d’organiser une nouvelle élection présidentielle à laquelle il ne pouvait pas se présenter. Mieux, il devait instaurer une nouvelle Constitution limitant le mandat présidentiel à deux.
Comme on n’attire pas les mouches avec du vinaigre, Barrow a tout accepté. Mais au final, nada de nada. Il a tout rejeté. « Personne ne pourra me forcer à quitter la présidence avant 2021, » a-t-il défié ses anciens alliés qui avaient pris la rue pour exiger le respect des engagements pris.
Adama Barrow est devenu un homme fort et un dictateur. Et avec toutes les institutions à sa solde comme sous nos cieux, il a tout verrouillé. Et après deux quinquennats, il est candidat à un troisième mandat, en décembre 2026.
Ironie du sort, il s’est mis à l’école de Jammeh. Il a conservé précieusement sa Constitution de 1997, qui ne limite pas le mandat présidentiel. Au nom de la soif inextinguible du pouvoir politique.
F. M. Bally

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