Depuis la mort de son premier président, la Côte d’Ivoire cornait une saison de crises politico-sociales sans précédent qui continuent d’impacter, d’affecter la vie des Ivoiriens jusqu’à ce jour. La classe politique s’entre-déchire entraînant dans cette bataille idéologique et passionnelle, l’âme de toute la nation. Aujourd’hui tout se résume en politique dans tous les domaines d’activité. Toutes les institutions sont prisonnières du politique aussi bien que la gestion de nos villages. Telle une gangrène, lorsque la politique politicienne a fait son incursion dans les villages, les valeurs traditionnelles ont commencé à s’effondrer. Les institutions coutumières de tutelle, elles aussi infectées par la tempête politique, sont devenues des choses quelconque, sans intérêt ni valeur; victimes de leurs propres dirigeants corruptibles et orgueilleux.
Pendant ce temps, nos villages sont en pleure sous le poids de la déchéance de ses valeurs. Sur 63 villages, 58 sont en crise. Doit-on accuser l’urbanisation exponentielle aux relents mercantiles? Nos terres sont devenues la proie des prédateurs immobiliers avides de monnaie qui piétinent et divisent nos sociétés traditionnelles avec la complicité encagoulée des politiques. Nos cités se meurent sous l’influence nocive des Hommes en noir. Le pouvoir du Chef, le Chef du village, un auxiliaire de l’administration est hypothétique. Il peut être traduit devant les juridictions par n’importe qui et condamné pour n’importe quoi. La société Atchan étant régie par le système générationnel des classes d’âge, lorsque le Préfet s’invite dans une localité Atchan dans le cadre d’une consultation populaire, il s’adresse également à des autorités coutumières investies du pouvoir traditionnel notamment les Nanan ou Doyen d’âge, les Doyens de Génération et les Doyens de catégorie. Il tient compte de leur opinion avant de délibérer, contrairement au Conseil d’Etat qui est devenu aujourd’hui le cabinet des dissidences. Cette importante juridiction ne tient pas compte de la qualité des plaignants qui traduisent les Chefs de villages devant elle. Comment peut-on annuler l’arrêter d’un Chef de village pour non respect de la tradition sur dénonciation d’un individu qui n’a aucune représentativité et aucune qualité, sauf celle d’être natif du village?
Il faut rappeler que la société Atchan est une société bien structurée où n’importe qui ne peut parler ou prendre des initiatives au nom du village. Malheureusement l’administration ivoirienne a choisi de fouler aux pieds cette norme très importante pour l’équilibre de la société traditionnelle d’où la question de savoir si le chef du village a encore un pouvoir. A petit Bassam, par exemple, un individu non natif du village aurait traduit en justice le Chef du village pour demander l’annulation de son arrêté. A Abobo Baoulé, le plus beau des villages Ebrié dirigé par AKRE Marc Nandjui, des natifs du village, sans aucune représentativité et aucune qualité, ont saisi le Conseil d’Etat pour l’annulation de l’arrêté du Chef sous le motif du non respect de la tradition, alors que le village est stable et vit en paix. Même cas de figure à AboboTé où le chef du village, le Professeur DJAKO Arsène, investi en présence du Premier Ministre est attaqué en juste par des individus sans aucune responsabilité coutumière. Les exemples sont légions où l’autorité du chef est bafouée.
Plus loin dans le département de Gagnoa, plus précisément à Niaprohio, le Chef du village Drogba Albert zézé s’est retrouvé devant les juges sur plainte de Colette Pellaud Lakpé, cadre et fille dudit village, pour avoir fait dégager une barrière érigée sur la voie principale du village par cette dernière, sans autorisation. Tout simplement ridicule. Pendant que ces crises à n’en point finir déstabilisent l’équilibre social et freinent le développement aucune initiative médiatrice n’est engagée par la Chambre des Rois et Chefs Traditionnels de Côte d’Ivoire. Les villages sont livrés à eux-mêmes, face aux conflits, et exposés à la merci de l’administration et aux appétits voraces des prédateurs immobiliers.
Nous -y reviendrons.
Léon SAKI